Cinq heures du mat
J’suis patraque
Je pointe j’ai les boules
Je r’attaque dans cette boite
De dingues qui est pas cool
On me demande de vite mettre en rayon
Méfie-toi hiérarchie
Tu me prends pour un con hein ?
Les clients arrivent dans un instant
C’est frustrant
De ne pas avoir l’temps
Un moment de souffler
De pouvoir travailler en toute sérénité
On me demande de passer des commandes
Sinon j’suis à l’amende
J’ai pas peur mais je tremble
Si je perds ce boulot
J’suis en dessous de zéro
Trois marmots à nourrir
Des crédits à gogo
Ca fait dix ans que ça dure
J’suis au bord de la rupture du K.O.
J’suis leur Kleenex
Leur Contrex
Mais pas un être humain
Ça me vexe, j’suis perplexe
J’ai la haine du turbin
Faut qu’j’mette les voiles
Avant d’être en fond de cale
J’suis à moitié bancal
C’est mon tout dernier bal
J’vais au champ de bataille
Carrefour d’mes funérailles
Si j’arrête pas s’travail
Je défaille…aïe, aïe, aïe…
J’en ai ma claque
Des p’tits chefs ces macaques
Qui nous mettent la pression
Pour ce putain de pognon
Ils ne l’emporteront pas
Au paradis des cons
Hep Monsieur, il est vide votre rayon
Ca fait dix ans que ça dure
J’suis au bord de la rupture du K.O.
Il faudrait voir à mettre un peu plus de bonne volonté monsieur
Dans votre travail
Car nous avons constaté
Une baisse sensible du chiffre d’affaire de votre rayon
Nous vous demandons donc instamment
Un meilleur rendement
Ainsi que de penser à réorganiser votre travail plus efficacement
Au sein même du linéaire que nous vous avons confié
Nous vous y aiderons n’ayez crainte
On me demande de vite mettre en rayon
Méfie-toi hiérarchie, tu me prends pour un con hein ?
J’suis leur Kleenex, leur Contrex mais pas un être humain
Ça me vexe j’suis perplexe, j’ai la haine du turbin
Faut qu’j’mette les voiles avant d’être en fond de cale
J’suis à moitié bancal, c’est mon tout dernier bal
J’vais au champ de bataille, carrefour d’mes funérailles
Si j’arrête pas s’travail, je défaille, je défaille
Cinq heures du mat, j’suis patraque
Je pointe, putain j’ai les boules
J’enfile ma blouse
Et j’ai le blues, et j’ai le blues, et j’ai le blues
François Fraisse